Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
Aux origines de Mouzillon
au temps de la préhistoire
Avant l'écriture, au temps de la préhistoire, des hommes ont vécus sur le territoire de la commune de Mouzillon.
En 1878, un spécialiste, Pitre de Lisle, effectue des recherches sur les bords de la Sèvre, au niveau de la Haie Fouassière, plus précisément au village de Bégrolle et du Breil. Ses découvertes le conduisent sur le terrain de La Haie Pallet. Sur les parcelles aujourd'hui cadastré A 54 et 56, il découvre 62 objets (pierres, grattoirs, éclats, lames...). Ces objet sont pour lui caractéristiques de l'époque magdalénienne... soit environ -10 000ans.
Des humains ont donc vécu sur sur les hauteurs dominant la Sanguèze 12 000 ans avant nous. Mais ce fait est trop loin et les indices sont trop ténus pour y voir une continuité avec la population actuelle.
au temps des Gaulois
Le territoire mouzillonnais était habité à l'époque gauloise. Certains noms de lieux en témoignent. Des lieux-dits portent des nom dont le radical gaulois est caractéristique :
--> La Coudrière : le radical "coudrier est reconnu comme était caractéristique du langage gaulois;
--> La Lozangère ; idem
--> Les Landes : idem
Et à proximité, "Le Beugnon" en Vallet , le "Fief Bignon" en Gorges ont probablement leur origine dans le radical "bignon" indiquant la source.
Peut-être l'origine de nom "Mouzillon" est-elle à chercher dans ce sens ? L'origine pourrait renvoyer à un vieux radical celte ou gaulois dont nous avons perdu la signification.
pendant les dix premiers siècles de notre histoire
A l'époque Gallo-romaine le territoire mouzillonnais était intégré dans le Poitou dont Rezé était un port sur l'estuaire de la Loire.
Avec la chute de l'empire romain, ce territoire s'est trouvé inclus dans le royaume wisigoth . A cette époque Le Pallet a été un centre administratif. Mais ce royaume wisigoth va connaitre sa chute à la bataille de Vouillé en 507.
A la suite de cette bataille, le territoire de Mouzillon est donc entré dans le royaume franc. S'ouvre alors une période de christianisation avec l’évêque de Nantes Félix et le moine Martin de Vertou. Une structuration de la vie collective s'est mise en place.
En 778, un texte parle des "marches de Bretagne" pour évoquer une zone de protection de ce royaume franc et ensuite de l'empire carolingien. Cette zone couvrait le pentagone délimité par Saint-Malo - le Mont Saint Michel - Les Herbiers - La Garnache - Vannes. Différents textes évoquent les marches de Bretagne, mais habituellement ils ne citent même pas Mouzillon. Pourtant les marches de Bretagne situent le contexte, l'environnement de Mouzillon. Il semble même possible de faire un rapprochement avec la présence des noms de famille que nous évoqueront plus loin :
Le nom de famille "GUERIN" est très répandu à la fin du XIXème siècle dans la moitié nord-ouest de la France; mais ceux qui portent le nom de GUERIN sont beaucoup plus nombreux sur le territoire de ces marches de Bretagne.
Le nom de famille "DENIS" est très répandu à la fin du XIXème siècle dans la moitié nord-ouest de la France; même si leur plus forte densité se situe dans le Nord de la France, ils sont particulièrement représentés sur le territoire de ces marches de Bretagne.
Le nom de famille "DEFONTAINE", moins fréquent que les deux précédents, est bien représenté dans ce territoire des marches de Bretagne.
Le nom de famille "AUBIN" est lui aussi réparti selon les mêmes critères.
Ces rapprochements pourraient laisser à penser que ces marches de Bretagne ont été un lieu de peuplement, un espace où se sont installées, où ont prospéré, entre le Vème et le VIIIème siècle, des communautés humaines à l’intérieur desquelles les noms de familles GUERIN, DENIS, DEFONTAINE, AUBIN... étaient bien représentés. Plus tard ces marches ont été des lieux d'échanges économiques et culturels.
Au milieu du IXème siècle, sous la conduite du son chef Nominoé, la Bretagne gagne des territoires sur les "marches", mais au nord de la Loire.
En 843, ce sont les Normands qui attaquent Nantes et remontent les voies navigables. les sites portant le nom "Guerches" que l'ont trouve à Monnières au sud de la Sêvre Nantaise et à Montfaucon-Montigné au bord de la Moine témoignent de ces campements militaires à proximité des voies navigables.
Ces Normands sont à leur tour vaincus par le chef breton Alain Barbe-Torte qui en profite pour étendre son territoire au sud de la Loire, dans le pays de Retz et en direction des Mauges; la Divate et la Sanguèse sont des limites du territoire entre
l'Anjou (La Varenne, Landemond, La Chaussaire, Gesté, Tillières, Saint-Crépin)
et le conté Nantais qui est intégré à la Bretagne (Barbechat, la Remaudière, Vallet, Mouzillon).
Avec la construction de son château aux environs de l'an 1000, Clisson, qui était au lieu-dit de Gorges, au confluent de la Moine et de la Sèvre Nantaise devient une place forte qui marque la limite bretonne au sud est.
Pendant toute cette période qui s'étend sur plusieurs siècles, il n'est pas déraisonnable de penser que des nombreuses batailles et de nombreux combats se sont livrés sur ce territoire sans qu'il en soit resté de traces identifiables dans la mesure où Mouzillon n'avait pas de défenses prestigieuses ni de sites imprenables comme Champtoceau, Montrevaux, Montfaucon Tiffauges ou Clisson.
Mouzillon se trouvait à la frontière de l'Anjou, de la Bretagne et du Poitou. Peut-être cette époque a-t-elle laissé quelques souvenirs encrés dans des lieux-dits ...
le pré de la "boucherie" près de la Greuzardière,
"le carrefour des justices" près de l'Aiguillette...
Peut-être au cours de cette période le sang a-t-il rougit l'eau de la rivière qui porte aujourd'hui le nom de Sanguèze.
Le pont Gallo-romain est un monument qui surgit spontanément dans la conscience d'un Mouzillonnais pour rappeler l'ancienneté du site. Cependant, une approche plus critique serait nécessaire pour déterminer ce qui le caractérise comme "Gallo-romain". A quelle période fut-il construit ? Une arche est nettement plus en ogive... s'agit-il d'une réparation plus récente ? Une étude plus précise serait nécessaire pour répondre à ces questions. Cependant il n'est pas déraisonnable de faire une liaison entre la construction de ce pont et l'élévation de la chaussé de la Motte. La suppression de la chaussé de la Motte en 2014 n'a t-elle pas modifié la niveau de l'eau au point que les fondations du pont en ont souffert ? Si ce lien se confirmait, l’édification du pont serait plus proche de l'an du XIème siècle que du IIème siècle.